La Rencontre de Printemps à Battle Creek marque le 150ème anniversaire de l’église
13 Avril 2013 Battle Creek, Michigan, Etats Unis…Elizabeth Lechleitner/Adventist News Network
Dans une réplique de la salle de rencontre où la pionnière et prophétesse de l’Eglise Adventiste du Septième jour a eu l’occasion de parler pendant 10 heures au sujet de la Grande Controverse, les leaders de l’église se sont réunis hier pour commémorer le 150ème anniversaire de l’église.
La Maison de la Seconde Rencontre est située sur le site du Village Adventiste Historique ici à Battle Creek, le lieu de naissance de l’Eglise Adventiste et le lieu où se déroule cette année la Rencontre de Printemps, une session administrative biannuelle du Comité Exécutif de l’église, sa principale entité administrative.

Les délégués de la Rencontre de Printemps se réunissent à l’extérieur d’une réplique de la Maison de la Seconde Rencontre sur le site du Village Adventiste Historique à Battle Creek dans le Michigan où l’Eglise Adventiste du Septième jour a été officiellement organisée. Cette session administrative tenue en extérieur marque le 150ème anniversaire de l’église. Image de Brandan Roberts/ANN
Les délégués ont reçu un cours accéléré sur l’Histoire de l’Eglise Adventiste avec un regard sur les évènements les plus obscurs qui ont accompagné les débuts de l’église, une invitation à apprendre les leçons du passé et, par dessus tout, un appel à raviver l’enthousiasme que ressentaient les premiers Adventistes pour la Seconde Venue du Christ.
« Nous ne devons jamais perdre le sentiment que [la Seconde Venue de Jésus] est proche, » a dit l’historien Adventiste Jim Nix aux délégués. « C’est ce que croyaient avec ferveur nos pionniers. »
Jim Nix, le directeur de la Fondation Ellen G. White (White Estate), a exploré les racines de l’église à Battle Creek lors d’une présentation faite dans la matinée. Lorsque le pionnier de l’église, Joseph Bates est arrivé pour la première fois dans cette ville rurale du Michigan, a dit Jim Nix, il a demandé au postier local de lui dire où se trouvait « l’homme le plus honnête du village, » en espérant que cet homme serait ouvert au message Adventiste naissant. Cet homme était David « Penny » Hewitt, un marchand ambulant si honnête que si par inadvertance il avait trompé un client même sur un centime, il se sentait obligé de régler la chose immédiatement, a précisé Jim Nix.
Après qu’un « culte matinal » tenu par Joseph Bates se soit prolongé jusque dans la soirée, Hewitt et son épouse, Olive, furent convaincus au sujet du sabbat du septième jour et de la doctrine du sanctuaire. Les deux devinrent les premiers Adventistes observateurs du sabbat de Battle Creek. En 1860, David suggéra que l’on nomme la dénomination qui se développait « Eglise Adventiste du Septième jour, » trois ans avant qu’elle ne soit officiellement organisée.
Les délégués ont aussi pris connaissance de ce que l’historien Adventiste Merlin Burt a appelé « les détours spirituels dans la direction » lors de l’organisation initiale de l’église.
« La Bible ne cache pas les faiblesses des gens de foi, et nous ne devrions pas non plus raconter une histoire incomplète de nos pionniers, » a t-il déclaré.
Merlin Burt, qui dirige le Centre pour la Recherche Adventiste à Andrews University, une institution Adventiste qui se situe près de Berrien Springs dans le Michigan, a saisi l’occasion pour défendre la réputation d’un homme que beaucoup d’Adventistes ont considéré de manière négative, comme quelqu’un de légaliste et d’autoritaire.
Cet homme, George Ide Butler, était embarqué dans un débat enflammé avec d’autres leaders Adventistes au sujet de la doctrine de la justification par la foi. Butler rejetait cette notion, disant que cela relâchait les rennes de la loi de Dieu.
En 1888, la santé de Butler s’était dégradée. Il avait été « propulsé » à la direction de la Fédération de l’Ohio après que deux dissidents, Snook et Brinkerhoff, aient remis en question l’autorité prophétique d’Ellen White et abandonné l’église sans crier gare, a indiqué Jim Nix. Butler a par la suite servi en tant que président de l’Eglise Adventiste pendant deux mandatures.
Il s’était retiré dans une ferme d’agrumes en Floride où il s’occupait de vergers d’oranges et aussi de son épouse qui avait été victime d’une attaque cérébrale débilitante. Des années plus tard, dans une lettre, Butler indiquait que le cadre lui donnait de nombreuses « opportunités pour la méditation, » et a admis que ses erreurs ont été « multiples. » Adouci par la réflexion paisible, Butler a totalement accepté la doctrine de la justification par la foi et est revenu à l’administration de l’église, servant de mentor à A.G. Daniels et à d’autres jeunes membres.
Qualifiant ce récit de « rédempteur, » Merlin Burt a invité les délégués à appliquer ses enseignements à leur propre leadership.
« Même quand Dieu œuvre et change nos vies, nos limites demeurent, » a indiqué Dr Burt. « Heureusement, cependant, lorsque nous comptons sur Dieu, nous pouvons avoir plus d’humilité dans nos opinions et être plus charitables envers les autres, moins critiques, et essayer de comprendre et de prendre soin des autres. Lorsque nous sommes conscients de la miséricorde de Dieu, cela nous rend plus miséricordieux et capables d’être des leaders plus efficaces. »
Lors d’une pause à la mi-journée, les délégués ont assisté à la pose de pierre pour deux nouveaux bâtiments sur le site du Village Adventiste Historique—des répliques de la première maison d’édition de l’église et du premier institut de réforme sanitaire à Battle Creek.
Le président de l’Eglise Adventiste mondiale, Ted N.C. Wilson, accompagné des présidents des 13 divisions mondiales de l’église, a tenu en l’air des pelles de couleur bleu vif pour une photo, un contraste avec la pluie fine et le gris qui couvraient le village.
« Que cela soit un rappel de l’importance de la proclamation de la vérité par la prédication de la parole, et par la page imprimée, » a déclaré pasteur Wilson, faisant référence à la prochaine maison d’édition.
Lors d’une présentation qui a eu lieu l’après midi, Delbert Baker, vice président de l’Eglise Adventiste mondiale, a exploré la façon dont la méthode d’évangélisation de l’église à ses débuts, l’avait placé aux avant-postes pour les questions de défense de l’égalité.
Les premiers Adventistes, a indiqué Delbert Baker, faisaient face à la question de l’esclavage, de l’égalité, et d’autres « questions clés » du milieu du 19ème siècle. L’église a été officiellement organisée deux ans avant fin de la Guerre Civile, qui a vu s’affronter les états américains du sud et du nord dans une lutte sanglante sur fond d’esclavage, de droits des états et de la préservation de l’union.
Ellen White a conseillé aux premiers Adventistes de laisser les « principes bibliques intemporels » guider leur approche en matière de relation entre les races. Utilisant Luc 4 comme ce que Baker a appelé un « modèle d’évangélisation, » les Adventistes étaient « sans équivoque » dans leur croyance selon laquelle la Bible invite à un ministère vers toute personne et impose aux Chrétiens de « libérer les opprimés. »
Bien entendu, a dit Delbert Baker, les premiers Adventistes constituaient un groupe diversifié, représentant bien les sexes, l’âge et l’ethnicité. Un ancien esclave appelé Charles Kinney est devenu le premier pasteur noir de l’église. La missionnaire Anna Knight a été la première femme noire à faire de l’évangélisation en Inde.
Le progrès, cependant, n’a pas été un accident, ou parfois même « facile, » a rappelé Baker aux délégués. Il a souvent été nécessaire « d’encourager les membres » et avoir aussi « la confrontation d’Ellen White. »
Les premiers Adventistes se sont également débattus avec l’idée d’organiser ou non l’église de manière officielle, un sujet que Barry Oliver, président de la Division du Pacifique Sud, a exploré. Les premiers pionniers comme James White, étaient fervents dans leur appel à « sortir de Babylone, » qu’ils interprétaient au début comme étant une invitation à abandonner la religion organisée et à retourner à la simplicité de l’évangile.
Mais les difficultés financières ainsi que le besoin de financer l’évangélisation a conduit l’Eglise Adventiste à adopter une organisation officielle.
« Le développement de la mission était un signal clair encourageant l’organisation, » a dit Barry Oliver, ajoutant que les premiers dirigeants étaient également clairs lorsqu’ils disaient que « lorsque la structure empêchait la mission, elle devait être changée. »
L’organisation officielle a permis à l’église à travers le monde de faire l’expérience de la pleine croissance. Lorsque l’église a été organisée officiellement en 1863, il y avait 3500 Adventistes. Au début du siècle suivant, il y avait 75000 membres d’église dans le monde, en Amérique, en Europe, dans le Pacifique Sud et d’autres « champs de mission. »
Lors d’une session de questions/réponses, un délégué a demandé à Barry Oliver s’il craignait ou pas que la tension actuelle entre le siège de l’église mondiale et les régions locales ne mette en danger l’unité de l’église. Certaines entités administratives de l’église ont récemment défié l’église mondiale sur la question de la consécration des femmes.
« Vous me demandez d’être prophète, » a dit Barry Oliver, provoquant le rire des délégués. Après avoir réfléchi un moment, il a recommandé un équilibre sain entre le siège mondial de l’église et l’administration régionale.
« En tant qu’église, nous sommes résilients, mais l’unité doit être conservée de manière appropriée, » a t-il dit.
Traduction: Patrick Luciathe
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